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Zébra propose une revue de presse des meilleurs dessins de la semaine (editorial cartoons) repris de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par leur rédaction.
L'exécution capitale de Clayton D. Lockett par injection de produit chimique, dans l'Oklahoma (USA), a mal tourné, si on peut dire, puisque le condamné est décédé d'un arrêt cardiaque au bout de trois-quart d'heures seulement. Aux dires des principaux concernés, les condamnés à mort, la pire torture c'est la prison à perpète, même s'il reste toujours un petit espoir de s'évader. Dessin de Bramhall dans le "New York Daily".
Le dessinateur austro-tchèque Marian Kamensky propose ce dessin sur le thème de la récente double canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXIII. Les caricaturistes anticléricaux -pléonasme- feraient bien d'en profiter, car selon la célèbre prophétie de saint Malachie (XIIe siècle), l'actuel évêque de Rome est le dernier pape avant la fin des temps vers 2030.
+ A l'occasion de la centième édition de cette revue de presse, petit clin d'oeil à René Wischinski, jeune humoriste allemand exposé actuellement à Vienne à "L'Espace 66", qui doit son nom au fait que c'est la galerie la plus étroite du monde (66 cm de large) ; la sélection de dessins est d'ailleurs sur le thème de la... claustrophobie. Quelques-uns des dessins exposés sur le site du Spiegel (pour les germanophones).
+ Un dessin de Plantu, représentant le pape Benoît XVI en train de sodomiser un petit garçon, a conduit l'éditeur (distrait) Bayard, pour ne pas mécontenter sa clientèle, à envoyer au pilon les 3.000 ex. du livre reproduisant ce dessin. Peu de temps après s'être mis les représentants de la communauté juive à dos en prenant la défense de Dieudonné, Plantu doit affronter cette fois les représentants officiels du nouveau testament. On note que ce dessin est aussi blasphématoire à l'égard de la démocratie, puisque Plantu fait dire au petit garçon : "Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche."
+ Une bande-dessinée pourrait bientôt être la cible de la censure, "Yacht people", produite par le petit lobby pro-iranien d'Alain Soral, "Egalité et Réconciliation". Décidément le duo Dieudonné-Alain Soral a le don de taper sur les nerfs des nostalgiques des aventures de "Bibi et Fricotin" ou de "Blondin et Cirage".
+ Friands d'humour noir multicolore, vous ne manquerez pas les dernières mises à jour du blog-bd de Joan Cornella.
+ Au mois de juin sera diffusé un documentaire de Paul Cox inédit en France, éclairant l'aspect mystique de l'oeuvre de Van Gogh, sans lequel celle-ci est difficilement compréhensible, ou bien réductible aux crises de folie du peintre et à la cote mirobolante de ses oeuvres.
+ Le dessin de la semaine est un gag de Mix et Remix intitulé "Le Psy" :
+ Les De La Motte Brothers (frères De La Motte) sont deux peintres nantais qui peignent de grandes toiles expressionnistes sur des sujets aussi rebattus que le sexe et la violence, mais en parodiant les méthodes de promotion de l'art post-moderne.
+ Dans la rubrique "On s'en fout", la vente de planches de BD originales organisée par la maison Christie's et Daniel Maghen (5 avril) fut un succès, puisque les enchères ont atteint un total de 3,8 millions d'euros. Le manque de confiance actuel dans les marchés boursiers est favorable à l'investissement dans les objets d'art. Bien sûr le fétichisme entre aussi en ligne de compte, la nostalgie des collectionneurs pour des objets leur rappelant leur enfance, ce qui étaye les soupçons à l'égard de la bd franco-belge, Tintin en tête, d'être une culture pédophile.
+ L'infantilisme le plus notable de la BD franco-belge est son caractère de propagande politique et morale. Telle la série des "Aventure de Buck Danny", destinée aux jeunes garçons et mettant en scène des pilotes de guerre américains (plus racistes que Tintin). Cette série présente la guerre moderne, si ce n'est comme un divertissement à l'instar de certains jeux vidéos récents, du moins sous un jour "héroïque". Des observateurs ou témoins plus crédibles relèvent au contraire l'absence d'héroïsme dans la guerre moderne.
La commémoration actuelle de la guerre de 14-18, à laquelle le milieu de la BD a été convié, crée des remous et des divisions en son sein, entre auteurs tenants de valeurs républicaines et d'autres plus pacifistes. L'exposition "La Faute au Midi - soldats héroïques et diffamés", au centre aixois des archives départementales des Bouches-du-Rhône illustre une nouvelle fois l'ambiguïté de cette commémoration, dont le caractère pédagogique et scientifique est parfaitement contestable. La flatterie des milieux populaires, ici, cache en effet que les guerres modernes s'inscrivent mal dans le cadre démocratique général, censé être celui de l'Occident moderne, non seulement de par leurs méthodes, ce qui est l'évidence même, mais sur le plan culturel plus subtil de la mobilisation de l'opinion publique en temps de paix, c'est-à-dire du maintien des esprits en-deçà d'un certain seuil critique, notamment à l'aide de la "culture de masse". La conception "quantique" de la démocratie, républicaine ou technocratique, opposée à d'autres conceptions plus qualitatives, véhicule cet aspect militant ou militaire.
+ Plus que quatre jours pour participer au concours de dessin de presse sur le thème de la liberté d'expression, organisé par "Tendance Ouest". A noter que ce ne sont pas les oeuvres complètes de Georges Orwell, Karl Marx ou Evelyn Hall ("Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer.") qui seront offertes aux vainqueurs, mais des week-ends à Bagnole-de-l'Orne, ce qui en découragera peut-être certains ?
+ Depuis quelques semaines, "The PylGreff Project" propose à travers des chansons de Monsieur Pyl, illustrées régulièrement par Philgreff, une petite sociologie humoristique de la société française (ou peut-être n'est-elle pas sociologique, justement parce qu'elle est humoristique ?). Le "medley" ci-dessous diffusé sur Youtube donne une vue d'ensemble de leur travail en cours :
Zébra propose une sélection des meilleurs dessins de la semaine (editorial cartoons) tirés de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à Internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par la rédaction.
Les Algériens ont réélu pour la troisième fois le président moribond Abdelaziz Bouteflika, et le dessinateur algérien Hic illustre dans ce dessin que les Français ne sont pas les seuls à nourrir des doutes à propos de la démocratie.
Ce dessin de Hajo (Hollande) montre un Poutine un peu hésitant à replonger dans le bain de la guerre froide. A la guerre comme en amour, il faut au moins être deux.
+ Jusqu'au 27 avril, le festival de BD d'Aix-en-Provence permet de découvrir l'illustrateur Chas Laborde (1886-1941), grâce à une expo. qui lui est consacrée. Le critique d'art E. Pollaud-Dulian a largement contribué à exhumer Chas Laborde de l'oubli, comme il a fait avec Gus Bofa. Le style de Chas Laborde évoque celui de Georges Grosz ; cependant, au contraire de Bofa, se voulant illustrateur à part entière, Chas Laborde assumait mal son statut de dessinateur de presse et guignait une meilleure reconnaissance artistique ; sur le plan technique et sans doute au-delà, cette hésitation se ressent dans son art.
+ La ministre de la Culture Aurélie Filippetti (maintenue dans ses fonctions) continue de draguer le milieu de la BD et a convié cette semaine une brochette d'auteurs de BD de sexe féminin à déjeuner. Dans ce cas de récupération politique, l'argument démocratique a bon dos, qui a déjà servi de caution à plusieurs régimes totalitaires. L'autre nom de l'art militant, c'est la propagande ; sans doute accuse-t-on l'Eglise catholique d'un tel procédé pour pouvoir mieux en répéter la formule, ni vu ni connu. A quoi bon condamner le totalitarisme, si c'est pour continuer de témoigner en faveur de l'arnaque de l'art engagé ?
+ Le site du magazine Bodoï mentionne deux guides touristiques sur Paris récemment parus, illustrés par des auteurs de BD. Charles Berberian illustre le guide américain "Lonely Planet" dans son style un peu désuet, rappelant certains guides parus dans les années 50, dont la rédaction était parfois confiée à des écrivains parisiens. Fred Bernard, quant à lui, illustre un guide sur le Paris libertin, dont le titre "Paris-couche-toi-là" suggère la satire autant que le tourisme sexuel. On remarque que la rédactrice, Camille Emmanuelle, tient en outre à signaler qu'elle n'a pas la bourse assez bien garnie pour fréquenter les lupanars "bling-bling" de Paname. Comme quoi le golf n'est pas le seul sport d'élite.
+ A l'occasion de l'expo. au musée du Quai Branly, dédiée aux Indiens des plaines, Jean-Christophe Ogier a recueilli au micro de "France-Info" les impressions de plusieurs auteurs de BD spécialisés dans la représentation des Indiens d'Amérique (Derib, Boucq...) ; le cheval fait partie de cette esthétique de l'Indien, qui en dit peut-être plus long sur l'Occident que sur les Indiens eux-mêmes. Dans son salon de 1845, Baudelaire faisait déjà l'éloge, entre deux artistes français, de George Catlin, portraitiste et peintre de scènes de la vie des Amérindiens qu'il étudia au plus près.
Zébra propose une sélection des meilleurs dessins de presse de la semaine (editorial cartoons) tirés de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à Internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par la rédaction.
Ce dessin de Hic (quotien "El Watan", Algérie) détourne le final de "Lucky Luke" par Morris & Goscinny (la plus anar de toutes les séries) pour brocarder la politique néo-colonialiste de John Kerry.
Alors que la politique africaine française est remise en question à l'occasion de la commémoration du génocide rwandais, Zapiro (Afrique du Sud) souligne cruellement l'inutilité du "devoir de mémoire" afin de limiter les crimes de guerre.
+ On se souvient que Jean Sarkozy avait intenté par l'intermédiaire de la LICRA un procès au dessinateur de presse Siné pour antisémitisme (2008) ; l'affaire s'était terminée par l'éviction de ce dernier de "Charlie-Hebdo" et la fondation du titre concurrent "Siné-Hebdo". Dernièrement, en étalant son goût pour la caricature politique, qu'il pratique pour divertir sa femme Jessica, Jean Sarkozy a mis Joann Sfar dans l'embarras en le citant comme son modèle ; polygraphe, J. Sfar a en effet publié récemment une série de dessins de presse dans le genre gaulois et taquin, moquant le président Hollande. J. Sfar a répondu comme il se doit à son admirateur sur le ton de l'humour. Hélas, à ce jour, Jean Sarkozy n'a pas encore publié de caricature de son père.
+ Des autoportraits de George Bush Jr, ex-président des Etats-Unis, dans sa salle-de-bain avaient été divulgués sur le web à son insu. Dans une exposition officielle, intitulée "L'art du leadership", le politicien à la retraite expose quelques portraits des grands de ce monde, dont N. Sarkozy, V. Poutine, J. Chirac ou Silvio Berlusconi. Je sais bien qu'il ne faut pas décourager les novices, mais A. Hitler était plutôt plus doué comme peintre.
+ L'initiative du dessinateur de presse Berth d'organiser une expo sur le thème de la liberté et du féminisme autour de "L'Origine du Monde" est surprenante. En effet, si le peintre Gustave Courbet était ami avec G. Proudhon et partageait ses idées, les toiles érotiques de celui-ci en revanche étaient des oeuvres alimentaires. Courbet a peint des scènes pornographiques et lesbiennes, afin de permettre à leur riche commanditaire le diplomate turc Kahlil Bey de se rincer l'oeil. Le slogan américain de la "libération sexuelle" n'est pas très proudhonien.
+ "La direction du Grand Hyatt de Hong Kong devra peut-être former son personnel à faire la différence entre un chef d'oeuvre et une croûte. Des employés de ce grand hôtel sont soupçonnés d'avoir malencontreusement jeté une toile de plusieurs millions de dollars.", ironise le "Nouvel Observateur". Cependant, comme ce sont de richissimes collectionneurs qui ont fixé le prix de l'oeuvre du peintre chinois Cui Ruzhuo, on peut se demander comment de modestes employés de ménage pourraient avoir conscience de sa valeur ?